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Okja


2013 : première tentative du réalisateur coréen sur le marché international - Snowpiercer. Quand on connait la bête et les petites merveilles qu’il a pu sortir (Memories of Murder ou Mother pour ne citer qu’eux), on ne peut qu’être déçu par ce film fade à peine qualifiable de « bon divertissement ». Petite appréhension donc à la sortie du dernier film en date de Bon Joon-ho, mélangée à une pointe de frustration de voir que le film désormais le plus associé au réalisateur n’est autre que Le Transperceneige … Pour moi c’est clair, Okja fera office de séance de rattrapage ! L’avantage de se lancer dans un visionnage plein de méfiance, c’est de pouvoir en ressortir avec une belle surprise. Bon Joon-ho réconcilie et signe avec Okja une fable écologiste émouvante, aux accents Miyazakiens, à l’esthétique soignée et au rythme élevé. Tout d’abord la situation initiale : Mija, adolescente respirant l’innocence, vit dans les montagnes coréennes en compagnie de son grand-père et de Okja, une sorte de super-cochon génétiquement modifié et au faciès canin, qui veille sur elle autant qu’elle veille sur lui. Leur complicité est émouvante, les paysages sont beaux, les musiques jolies : bref, c’est mignon tout plein !

Vient ensuite l’élément perturbateur. Okja ayant atteint des proportions impressionnantes, la multinationale à l’origine de sa création décide de le récupérer. Ni une ni deux, la petite Mija enfile ses baskets, remplit sa gourde et part à la recherche de son ami de toujours. La réussite de ce film réside, pour moi, dans l’opposition entre ce scénario des plus simples : Mija tout ce qu’elle veut c’est récupérer son cochon, faut pas croire qu’elle en ait quelque chose à ****** de débats plus profonds et la complexité des thématiques sociétales abordées tout au long de l’histoire. De plus, l’interprétation sobre de Seo-Hyun Ahn (Mija) porte le film de bout en bout, tandis que le jeu débridé et caricatural des autres acteurs (jake Gyllenhaal, Paul Dano, Tilda Swinton) donne au film une dimension satirique qui ne ménage personne. Si l’anti-capitalisme est omniprésent, l’ultra-libéralisme est loin d’être épargné.

Le film n’est pas non plus exempt de tout défaut. Peut-être moins maitrisé et manquant de cette fluidité que l’on reconnait au cinéma Coréen, il remplit néanmoins largement son contrat et nous fait voyager des larmes au rire, en passant par la consternation à 7/10.


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