The Big Short : trading in the name of ...
En 2010 sortait « Inside Job », un documentaire narré par Matt Damon himself, nous expliquant comment la crise financière puis économique de 2008 était survenue. Le film était limpide, la thèse des auteurs soutenue par des arguments solides et bien renseignés. Les bouts d’interviews d’experts financiers et hauts responsables du secteur bancaire venaient crédibiliser et renforcer encore l’évidence de l’origine humaine et frauduleuse de cette crise.
Seulement voilà, regarder plus d’une heure de graphiques, d’extraits de documents, de traders licenciés et leurs boites en carton s’avère rapidement scolaire et ennuyeux. Ce ne sont pas les apparitions de DSK (qui parle ici de finance, un comble) et Christine Lagarde qui vont nous sortir de notre torpeur.
Arrivent alors Brad Pitt, Ryan Gosling, Steve Carell et Christian Bale, transformés pour l’occasion en nerds de la finance et faisant office de visionnaires marginaux dans un monde peuplé de requins aveuglés par leur cupidité.
Adieu l’austérité et dites bonjour aux leçons de finance en direct, Mr Gosling n’hésitant pas à nous fournir les clés essentielles à la compréhension des événements avant que l’on ne soit perdu dans le jargon de Wall Street.
Mise à part la réalisation parfois trop brouillonne (la caméra bouge beaucoup, les plans s’enchainent rapidement), le dynamisme et l’enjeu sont enfin au rendez-vous ! Les acteurs jouent quasiment tous ici à contre-emploi et parviennent à être crédibles et subtils. On évite également le manichéisme classique des héros contre les méchants : on a plutôt affaire ici aux rares acteurs financiers à posséder une once de lucidité dans un système ayant perdu de vue sa raison d’être.
A la fois drôle, et sans concession, ce film parvient à humaniser une crise diffuse, parfois abstraite et pointe du doigt les fautes humaines qui ont conduit l’économie mondiale à la catastrophe.
A voir absolument.
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