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Mademoiselle: Seins quand t’es nue en ce degré (Mieux que la bouse de Sam Taylor-Johnson, j’te jure

Largement convaincu par le désormais cultissime « Old Boy », et appréciateur du cinéma coréen, c’est avec bon espoir que je me lance dans le visionnage de ce film, d’autant plus qu’il est l’adaptation du livre « Du bout des doigts », de Sarah Waters, que ma sœur m’avait au préalable chaudement recommandé. Si je m’attendais à passer un bon moment, j’ai été agréablement surpris de constater à quel point le film était complet.

C’est avant tout un film à l’esthétique soignée, qui dépeint la Corée des années 30 sous occupation japonaise. Park Chan-Wook nous plonge au cœur de la somptueuse demeure d’Hideko, jeune japonaise de noble famille, tenue à l’écart du reste du monde par son oncle. Ce dernier est un homme autoritaire à la personnalité perverse, grand amateur de littérature pornographique, aspirant à épouser sa jeune nièce dans le but de toucher son immense fortune. Sook-hee est quant à elle une jeune servante coréenne d’origine modeste, engagée par Hideko, et pion d’un escroc se faisant passer pour le séduisant « compte Fujiwara », aspirant lui aussi aux richesses familiales de la famille d’Hideko.

Le réalisme du contexte planté par le film est d’autant plus étonnant lorsque l’on sait que l’histoire originale du livre de Sarah Waters se déroule à Londres, pendant la deuxième moitié du 19è siècle. Park Chan-Wook réussit ainsi à transposer le récit de manière tout à fait cohérente. Que ce soit au niveau du décor avoisinant la demeure, de l’architecture de celle-ci, des costumes ou encore tout simplement des personnages, chaque plan est pensé et soigné afin d’en faire un tableau, de sorte que l’on n’aurait aucun mal à les accrocher sur le mur de notre salon si on venait à en refaire la déco.

Le jeu d’acteur est convaincant, et nous permet d’entrer au cœur même des personnages, de saisir leurs motivations profondes et les côtés les plus sombres de leur personnalité. Aussi, l’intrigue est captivante. On apprécie les nombreux revirements de situation du film, et la difficulté que l’on a à prévoir la suite des événements. Le film se déroule en plusieurs actes, au cours desquels on assiste à la réinvention complète des thématiques et des enjeux, et à une évolution progressive de l’ambiance, nous faisant passer tantôt d’un rire franc à un rire gêné, tantôt d’une scène émouvante à une scène sensuelle, ou encore de la légèreté au malaise persistant. En bref, Mademoiselle est un thriller psychologico-érotique extrêmement réussi, touchant à de nombreux thèmes tels que l’argent, la passion, la sensualité, l’érotisme et le pêché, restant loin des clichés et tout à la fois malin et malsain. Mael, pour le Cinéforum.


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