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Paterson

Si je devais faire un poème sur ce film, je l'intitulerais: "L'ennui'. Son contenu ne serait pas beaucoup plus intéressant. Celui qui le lirait aurait une voix lente, plaintive mais monocorde.

J'aurais dû avoir la puce à l'oreille et m'enfuir. Nous sommes lundi. Cinéma à 5€. Fin des examens pour certains, fin des guindailles pour d'autres. et pourtant je me retrouve dans une salle à 3/4 vide (je dis ça parce que 5/6 ça sonne pas joli) et grisonnante.

Je me suis faite avoir par la bande annonce. Pourtant en la revisionnant, je ne lui trouve rien de particulier. Ce sont peut-être les phrases-accroche des différentes presses qui m'ont eue. "A Movie for Everyone" - Los Angeles Times - je n'ai jamais entendu plus grotesque mensonge. Je n'ai normalement aucun problème avec les films sans histoire. Ils ne sont pas non plus obligés d'être très rythmés. Mais tout de même ! Quand le premier quart d'heure du film consiste en l'élaboration d'un Love Poem sur des allumettes - sa marque favorite -... ça laisse perplexe. En fait, j'ai passé une bonne partie du film à me demander finalement quelle est la différence entre poème et poésie, mais c'est hors-sujet.

Pour ceux qui ne savent pas encore; Paterson, (en plus d'être le nom dans la vraie vie de l'illustre Luke Danes #GilmoreGirls) c'est le nom d'une ville, d'un film et de son personnage principal. Il est chauffeur de bus (et à l'oreille bien pendue) et durant deux heures défile sous nos yeux son train-train hebdomadaire. Lundi, mardi, mercredi, jeu... quoi seulement jeudi?

Oh biensûr tout n'était pas horrible pendant ces deux heures: j'étais venue accompagnée d'un paquet d'm&m's crispy. Mon petit jeu c'était d'essayer de les manger sans faire de bruit, parce que c'était le genre de séance où on te juge de manger pendant le film.

Tout mon venin recraché, je peux prendre un peu de recul et réaliser que finalement, les personnages n'étaient pas si mal. Laura, la copine fan de noir&blanc, a apporté un brin de fifollerie. Minimaliste, certes, mais bien présent. Ses potos du bar sont pas mal en leur genre non plus. L'évolution du décor de la maison était intéressant aussi. Et puis, bien que le mystique était trop épais que pour que je le perce à jour, je suis sûre qu'il y avait un truc hyper deep à comprendre sur la thématique des jumeaux. Il y a sûrement quelques philosophes ou psychanalystes qui ont pris leur pied en décryptant ça.

En fait, ça y est je sais c'est quoi le pire dans ce film (oups je n'en avais pas fini). Ce sont les disparitions en fondu à tout bout de champ. Les gros plans sur des choppes. Et les séquences où des images sont superposées. Ca se veut sûrement très poétique, mais en vrai ça irrite.

En conclusion, pour être un bon film d'auteur, il ne suffit pas d'être lent, sans rebondissement et dénué de sens. Encore faut-il ne pas agacer le spectateur à coup de plans clichés. Et dans ce cas-ci c'est plutôt raté.

NB: Le troisième personnage-acteur au générique, c'est le chien. Voilà, je trouvais qu'il fallait que ça se sache.


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