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Brainwar : The Imitation Game VS. The Theory of Everything


Dans la catégorie Biopic, il est bien rare de trouver une adaptation cinématographique sur la vie d'un quidam qui nous tient en haleine du début à la fin. Ce sont pourtant bien deux films tout récents qui ont retenu mon attention ! Et encore, nous sommes loin d'une superproduction mettant en scène un sniper hors du commun, qui a pour dure tâche émotionnelle de retrouver une vie normale après avoir ôté nombre de vies... Les sujets ici seront ceux de scientifiques, l'un émettant des théories sur les trous noirs et le temps, tandis que l'autre est l'auteur d'un article qui se trouvera être le fondement de la science informatique. C'est le début des similitudes entre The Theory of Everything et The Imitation Game.


Si vous ne les connaissez pas encore, le premier relate la vie de Stephen Hawking : cosmologue anglais, il a révolutionné une bonne partie de la physique du 20ème siècle, et il combat encore aujourd'hui à l'âge de 73 ans la maladie de Charcot ; le deuxième nous parle d'Alan Turing: cryptologue et anglais également, il a joué un rôle essentiel pour raccourcir la capacité de résistance du régime nazi de deux ans en décryptant les messages ennemis, il ne sera grâcié pour sa "maladie" d'homosexualité de 1954 (qui le conduira au suicide) qu'en 2013 par la reine Elisabeth II. Deux scientifiques anglais du 20ème siècle et des relations houleuses sont donc les mêmes ingrédients de ces deux films, mais les ressemblances s'arrêtent ici, chaque oeuvre présentant son personnage à sa manière.


En plein milieu des grandes discussions sur les remises de prix dans l'art cinématographique, c'est pourtant vers un titre un petit peu moins connu que je me suis d'abord tourné. C'est probablement mon côté "haut de la ville de LLN" qui m'a tenté d'en apprendre plus sur la vie de Stephen Hawking, référence indiscutable dans le domaine de la physique théorique.


La surprise en est d'autant plus importante. Le jeu d'acteur proposé par Eddie Redmayne est tout simplement époustouflant. Ses mois d'entrainements à reproduire les difficultés de plus en plus évidentes à se mouvoir au rythme de la progression de la maladie dans le film lui permettent de nous faire oublier qu'il n'est qu'un acteur. Mais ce serait bien triste de se cantonner au jeu d'acteur, tout autant que Felicity Jones a réalisé un excellent travail. Dans le rôle de Jane, nous allons observer le couple se rencontrer, s'aimer, se marier et avoir des enfants, et finalement se lasser l'un de l'autre. Tandis que Stephen est à la recherche de reconnaissance pour ses théories renversantes, Jane prend la place de passager pour son rôle d'infirmière, elle sera une motivation supplémentaire dans le travail de son mari et le ciment dans la famille Hawking, malgré la frustration qu'ils rencontrent chaque jour. D'aucuns ne pourront rester insensible aux situations tragiques de ces personnages.



C'est au tour de Benedict Cumberbatch de recevoir les éloges. Vous cherchez un personnage odieux, imbu de lui-même, froid et par-dessus tout avec un cerveau fonctionnant plus vite que la moyenne ? Rien de plus facile à trouver quand on a pu observer exactement les mêmes caractéristiques dans la série Sherlock. Tant qu'on y est, il leur fallait également un supérieur militaire hautain, fier de sa personne et sans la moindre compassion, le casting a tout simplement été chercher Tywin Lannyster, en congé depuis que son fils nain lui tiré à l'arbalète dans les parties intimes (#gameofthrones).


Trèves de plaisanterie et revenons-en à cette œuvre aux multiples récompenses. Avec une narration bien plus compacte, nous rentrons ici dans l'univers de la deuxième guerre mondiale. Alan Turing est considéré comme un héros de guerre, mais il n'a pourtant jamais mis un seul pied sur le champ de tir. En effet, nous sommes ici à Bletchley Park, soi-disant fabrique de radio. Mais une fois passée la barrière se trouve en fait le centre névralgique de l'espionnage de l'armée anglaise. Alan Turing est recruté pour déjouer le cryptage de la machine Enigma qui rend les messages ennemis incompréhensibles. Dans son rôle de mathématicien légèrement autiste, Cumberbatch est plus que convaincant. Alex Lawther est également à mettre en exergue, lui qui interprète Turing dans ses jeunes années d'études, et surtout dans lesquelles il va être confronté à sa sexualité. Parlons ensuite de Keira Knightley, qui doit balayer la théorie que seul l'homme peut-être intelligent. Peut-être un peu trop connue pour ses rôles de princesses pas très futées, son rôle n'est pas transcendant, mais au fur et à mesure de l'évolution de sa relation avec Turing elle parvient finalement à nous convaincre. Ce dernier, pourtant capable de déchiffrer des codes complexes, en apprendra énormément sur les relations humaines grâce à elle.

D'autre part, l'Oscar du meilleur scénario adapté a été remporté par cette oeuvre. De fait, l'adaptation par Graham Moore de Alan Turing : The Enigma est un réel plaisir grâce aux rebondissements et changements de rythmes calculés de l'intrigue. Je me répète, mais qui pouvait s'attendre à être exalté devant l'histoire d'un groupe de Nerd à la recherche du code de cryptage de l'armée Nazie ? De même, l'utilisation de son interrogatoire et des flash-backs dans la jeunesse d'Alan permettent de nous tenir en haleine jusqu'à la fin du film. Une dernière note, bien qu'elle ait été déterminante à la fin de la vie du protagoniste, son homosexualité ne guide pas l'intrigue, mais sera exprimée à bon escient pour nous rappeler à quel point elle était controversée à cette époque.



The Theory of Everything est donc avant tout une histoire d'amour pour forcément tenter de plaire au plus grand public, mais ponctuée de suffisamment d'événements scientifiques majeurs de la vie de Stephen Hawking pour nous rappeler ce qui a rythmé sa vie et nourri son combat contre la maladie de Charcot. A conseiller à tout un chacun pour passer une agréable soirée et en apprendre un petit peu sur la science du 20ème siècle.


Dans un contexte temporel plus haletant, The Imitation Game est pour moi plus agréable à voir. Avec une intrigue mieux développée et une histoire moins prévisible, le spectateur se réjouira également de plus de touches d'humour. Seules les liaisons entre les différentes étapes de la vie d'Alan Turing viennent à manquer dans cette oeuvre ayant récolté huit nominations aux Oscars.



Entre un scénario mieux cousu et développé et une oeuvre intense, je vous laisse le choix de votre occupation ce soir !


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