Whiplash, un thriller musical
Thriller musical : c’est ainsi que je décrirais le film s’il fallait le placer dans une quelconque catégorie. Difficile de sortir indemne de la salle tant la tension est forte entre Andrew, un jeune batteur de jazz prometteur (incarné par Miles Teller) et son inflexible mentor Fletcher (J.K. Simmons). Ce dernier incarne à la perfection son personnage tour à tour charismatique, fascinant, dangereux et totalement tyrannique. Il vient d’ailleurs de recevoir l’Oscar du meilleur second rôle.
L’atmosphère du film est étouffante, on peut ressentir la peur que Fletcher instigue dans chacun de ses élèves : rien n’est jamais acquis, il faut faire ses preuves en permanence et conserver sa place dans l’orchestre demande un investissement total de la part des musiciens. Le montage est rapide, tranchant, transporte le spectateur entre les studios de répétitions froids et fonctionnels jusqu’aux salles de concert feutrées, chaudes et lumineuses.
La performance de Miles Teller est tout simplement ahurissante. L’acteur, bien qu’ayant joué de la batterie durant des années, a appris à la perfection les morceaux et les joue tous lui-même (sur des pistes préenregistrées). Les questions de l’excellence et du sacrifice sont au cœur du film : jusqu’où aller au nom de l’art, d’une passion ?
Voici donc l’une des productions avec le plus petit budget à avoir été nommé pour un Oscar du meilleur film. Il n’a fallu que dix semaines pour tourner, éditer et le soumettre au festival Sundance ; ce qui démontre encore une fois que dans le cinéma, il est possible de faire rimer petits moyens avec qualité et succès.